Deux jours avant le lancement de DISCOVERY le 17 juin 1985, en rendez-vous téléphonique avec des journalistes français depuis HOUSTON, TEXAS, ils me demandèrent si j’allais emmener du vin à bord. Je répondis par l’affirmative!
De mon Bordelais, j’emmenais donc un vin et toute sa vigne avec lui : un Château LYNCH-BAGES de Pauillac, classé cinquième grand cru dans la classification officielle des vins de Bordeaux de 1855.C’est le vin français que j’emmenais avec moi, l’un des plus beaux exemples du travail humain et l’une des plus belles merveilles que produit notre Terre, avant que le coca ne soit envoyé à son tour dans l’Espace, et je n’en étais pas peu fier! je m’étais battu pour cela et pour que le produit des efforts, du travail et de la passion de mon ami Jean-Michel CAZES et de son père ANDRE avant lui fasse le plus beau et le plus lointain des voyages! Une fillette de LYNCH-BAGES 1975 m’accompagnait et jamais je ne m’étais senti plus lié à ma planète.
J’avais voulu prendre également avec moi un échantillon de HAUT-MARBUZET le vin d’un autre ami très cher, Henri DUBOSCQ, toujours dans ses vignes, toujours prêt à expliquer son travail avec un verbe magnifique, une éloquence et une passion intarissables, et cela aurait fait un mariage réellement somptueux en plein Cosmos! Mais les choses étaient compliquées lorsque les administrations s’en mêlent et Edith Cresson avait déjà opposé son véto aux expériences que je comptais mener en apesanteur sur les mous de raisin… Ce n’était pas le moment de risquer de toute remettre en cause et puis j’emmenais l’un des plus beaux vins du Médoc et de France dans mes bagages! Je suis rentré, la bouteille a rejoint ses vignes et nous avons fêté son retour dignement avec mes compagnons de vol et Jean-Michel à Pauillac où le dimanche midi, au café du coin, les plus vieux médocains en reparlent encore aujourd’hui!
LYNCH-BAGES et l’Espace vus par mon grand ami CHRISTIAN MORIN, grand dessinateur encore trop méconnu, … entre autres amis…